lundi 25 mai 2015

LA BAISSE DES COURS MONDIAUX DU PETROLE.

Depuis le mois de Juin dernier, les cours mondiaux du pétrole ne cessent  de chuter d’une façon vertigineuse.


Au travers de cet article, nous entendons apporter  un éclairage à cet état de fait.


  • ·         L’essoufflement de la Chine

Fin août, la Chine enregistrait une production industrielle en hausse de +6,9% sur un an (contre 9% en Juillet) sa plus faible progression  en rythme annuel depuis le début de la crise financière en 2008.

D’autres facteurs tels que : les ventes au détail, la consommation d’électricité ou les investissements en capital fixe (infrastructure) viennent confirmer le ralentissement de l’économie chinoise. La croissance chinoise est aujourd’hui de 7,5%.



  • ·         La faible évolution de la demande mondiale

L’une des raisons majeures de la baisse du prix mondiale du pétrole est la présence abondante de ce dernier  sur les marchés alors que  ses principaux consommateurs (Chine, Europe, Japon et Brésil) enregistrent, de mauvais résultats économiques.

L’Arabie Saoudite refuse catégoriquement de baisser sa production de pétrole face aux autres pays membres de l’OPEP qui gardent, leurs niveaux de productions intactes.

Que dire, de la forte production de pétrole (non conventionnelle) en provenance des Etats-Unis ? Tous ces facteurs mis bout à bout,  font que l’écart entre capacité mondiale de production et demande mondiale de pétrole est considérable (6 millions de baril par jour).Et il ne va pas en diminuant ce qui tire, les prix mondiaux vers le bas.



  • ·         Conséquences

Selon le FMI, la baisse prolongée du prix du baril de pétrole pourrait contribuer à hauteur de 0,3 à 0,8 point à la croissance mondiale en 2015 et 2016.

Pour ce qui est du cas des Etats-Unis, certains experts pensent  qu’un prix du baril à 40 dollars implique un gain de 1.350 milliards de dollars pour tous les acheteurs (états, entreprises, ménages).Une baisse de 1 dollar à la pompe  du gallon d’essence augmenterait, le revenu disponible des 100 millions de ménages aux Etats-Unis  de 1 milliard de dollars. Ce qui entrainerait, une dépense supplémentaire de 1.000 dollars pour chaque foyer épargnée sur sa dépense en carburant.

Pour un pays tels que la France, ou les taxes du prix à la pompe s’élèvent autour  de 50%, l’impact sera moins fort. Mais il devrait  servir de soutien  au même titre que la baisse de l’Euro, pour épauler une économie dont la croissance devrait difficilement dépasser 1% en 2015.

Certains seraient tentés de se demander pourquoi la valeur des actions a-t-elle tendance à baisser lorsque le pétrole chute sur les marchés des matières premières. Cela s’explique tout simplement par le fait que, les entreprises énergétiques représentent une part non négligeable de la cote mondiale.ExxonMobil (388 milliards de dollars), PetroChine, Royal Dutch Shell, Chevron sont toutes classées dans le top 25 des plus grosses capitalisations.

D’autres parts aux Etats-Unis, les secteurs pétroliers et parapétroliers pèsent lourdement dans l’investissement. Les dépenses en ce domaine ont représenté en 2014  1% du PIB (près de 180 milliards de dollars) deux fois plus qu’en 2010.Or la chute des prix met à mal les nouveaux entrants du gaz et pétrole de schiste. Au point, de susciter des inquiétudes concernant la dynamique de croissance engendrer par ces derniers aux Etats-Unis ces dernières années.

Dans la même optique, l’effondrement du prix du pétrole ne se fait pas encore ressentir dans les comptes des entreprises. Au contraire, il aurait même valu  2,5 points de croissance aux bénéfices des groupes américains au quatrième trimestre 2014.D’ailleurs, une étude du FMI sur l’impact du recul des prix de l’or noir  sur la croissance mondiale, montre que celui –ci pourrait être deux fois moins important en raison de la violence du phénomène.

Mais la principale explication réside dans le fait que  la déflation pourrait s’avérer  être un véritable repoussoir pour les investisseurs.

En ce qui concerne la zone Euro, la BCE y anticipe une inflation négative au premier trimestre. Alors que le recul du prix du baril pourrait alimenter l’idée que, les prix vont continuer à baisser et donc, inciter les consommateurs à épargner les Euros économisés en faisant le plein plutôt que de les dépenser dans une nouvelle voiture. En résumé, pour que les marchés voient la baisse du pétrole comme une vraie bonne nouvelle, il faudrait que celui-ci arrête d’abord de baisser.

Voilà, ce qui concerne notre modeste contribution relative à la baisse des cours mondiaux du pétrole.


-Frédéric Betta-Akwa

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